L'inondation du 8 février 1946
Depuis sa fondation Lügde a été touchée à de multiples reprises par des inondations, ce qui est dû à sa situation en fond de vallée.
Les inondations provoquant des dégâts importants dans la ville, un solide mur d’enceinte fut construit pour contenir les masses d'eau. Cependant, ce mur ne suffisait pas à endiguer toute les eaux montantes. C'est pourquoi la ville fut régulièrement inondée au fil du temps, comme par exemple en 1946.
Janvier 1946 fut très froid, de telle sorte que beaucoup de neige tomba sur un sol déjà verglacé. Début février, la fonte des neiges débuta et d’énormes masses de neige commencèrent à fondre. Par conséquent, en seulement quelques jours, les rivières et ruisseaux secondaires firent déborder la Emmer qui inonda de larges surfaces.
Début de la seconde semaine de février, les zones habituellement inondées ainsi que les zones se situant plus bas se trouvaient déjà sous l'eau. La pluie ne cessait pas et l'eau continuait de monter.
Le niveau de l'eau monta encore
Le lundi 4 février au soir, plus de la moitié de la ville se trouvait les pieds dans l'eau. Lorsque la pluie s'arrêta, les habitants espérèrent avoir surmonté le pire. Mais le vendredi 8 février, une forte pluie recommença à tomber et gonfla à nouveau la rivière de manière inquiétante. C’est alors que de volumineuses masses d'eau s'engouffrèrent dans la ville. Vers 15 heures, la ville était entièrement inondée, même si certaines parties étaient encore accessibles à pied.
Et le niveau de l'eau continua à monter. Elle passa par-dessus la butte pour s’écouler dans la « petite Emmer » et la gonfla rapidement à son tour. La vieille ville ressemblait à une île cernée de tous les côtés par les eaux.
Jusque-là, le mur de la ville avait été assez haut. Cependant l'eau s’infiltra par la partie la plus basse du mur, et les barrages au niveau de la porte supérieure et de la porte du pont furent balayés par la force de l'eau.
Peu d’animaux purent être sauvés
En particulier dans les propriétés où on élevait du bétail les animaux encore attachés crièrent dans les étables. Mais il était très difficile de les libérer car une coupure de courant temporaire empêchait d’agir dans les maisons rendues obscures.
Autour de 23 heures, le niveau de l'eau atteignit la hauteur maximale de 2,5 mètres. Par la suite, le niveau de l'eau en dehors de l'enceinte de la ville commença à descendre, de sorte que le niveau fut pendant quelques instants plus haut à l'intérieur de la ville qu'à l'extérieur. Puis le mur céda. Ainsi, une grande partie de l'eau put s'écouler peu après minuit, le 9 février.
Le jour après l'inondation
Le lendemain matin, on put enfin constater l'étendue des dégâts. On prit contact avec les voisins et on s'approvisionna réciproquement en vivres. Ce n'est qu'en fin d'après-midi que les rues furent à nouveau en partie libérées. Dans la vieille ville gisaient environ 200 cadavres d’animaux dans les rues et les étables.
Toutes les pièces des étages inférieurs des maisons de la vieille ville étaient inhabitables. Les provisions étaient éparpillées un peu partout et étaient généralement détruites et immangeables. La boue s'était infiltrée partout. Les murs à colombages étaient écrasés et brisés. La totalité des dégâts dans la ville fut estimée à environ un million de Reichsmark.